La Colonisation de l’Acadie, 1604-1607

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Cette page commémore le 400ème anniversaire de l’établissement de la colonie française sur l’île Ste-Croix (dans le Maine) en 1604 et à Port Royal (aujourd’hui Annapolis Royal en Nouvelle-Écosse) en 1605. Quoique ni l’une ni l’autre de ces colonies n’a duré très longtemps, elles marquent les débuts d’une présence française dans une région qui s’appelle depuis l’Acadie et qui comprend ce qui est aujourd’hui l’est de l’état du Maine (Etats-Unis) et les provinces canadiennes du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard.

Au début du XVIIème siècle, la France et l’Angleterre, profitant d’une diminution de l’influence espagnole le long de la côte de l’Amérique du Nord, ont affirmé leur contrôle de cette région. Dans le nord-est les prétentions à la terre se dépassent : ce qui est aujourd’hui le golfe du Maine est tôt divisé entre les intérêts anglais de la baie Blanche (la baie du Massachusetts) et les entreprises françaises de la baie Française (la baie de Fundy).

En 1604 une expédition française menée par Pierre Du Gua, Sieur De Monts a mouillé l’ancre sur la côte du sud-est de ce qui est maintenant la Nouvelle-Écosse. Le géographe et cartographe, Samuel de Champlain faisait partie de l’équipage. Après avoir fait l’exploration de la baie Française, le sieur De Monts a établi une colonie sur l’île Ste-Croix. Pendant l’été et l’automne de 1604, Champlain s’est aventuré le long de la côte du Maine jusqu’à la rivière Penobscot. C’est lui qui a nommé l’île du Mont Désert et l’île au Haut, qui deviendront deux points de repère importants à la navigation de la côte. Il a en plus fait la reconnaissance de la rivière Penobscot pour y trouver la ville mythique de Norumbega.

a map of Champlain's explorations of the coastal regions of Maine and the Maritime Provinces
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Les explorateurs français on choisi l’île Ste-Croix à cause de son emplacement qui offrait un ancrage sûr et un site défendable. L’équipage y construit une fortification, des maisons, un entrepôt et une chapelle et défriche l’île et la côte de la rivière. Un hiver rude et la congélation de la rivière isolent la colonie sur l’île et mènent au manque d’eau et de vivres, à une épidémie de scorbut et à la mort de 35 hommes, la moitié de la compagnie.

Champlain’s map of the French settlement on Saint Croix Island, 1604-05.
Voici la carte que dessina Champlain de la colonie française à l'île Sainte-Croix entre 1604-05. Un vaisseau qui aurait servi aux voyages transatlantiques apparaît à gauche; une chaloupe servant à l'exploration de la côte nord-américaine apparaît à droite.
Champlain’s plan of the French settlement on Saint Croix Island, 1604-05.
Voici le plan de la colonie française à l'île Sainte-Croix. Il semble peu probable que de telles structures et de tels jardins y aient été construits.

St. Croix Island from the air

Les français se sont d’abord établis à l’île Sainte-Croix située au milieu de la rivière Sainte-Croix. Dans son journal, Samuel de Champlain fait remarquer les difficultés de reconnaître ce pays sans y avoir hiverné, car y arrivant en été tout y est fort agréable à cause des bois, beaux pays & bonnes pêcheries de poissons de plusieurs sortes que nous y trouvâmes. Il y a six mois d’hiver dans ce pays.


Reconstruction of the settlement of Port-Royal.
Reconstruction de la colonie de Port-Royal

L’été suivant De Monts et Champlain ont mené une expédition le long de la côte de ce qui est actuellement le Maine et le Massachusetts. Ils ont exploré les rivières Kennebec et Androscoggin et ont atteint le cap Blanc (Cape Cod). Dès leur retour, ils ont abandonné l’emplacement de l’île Ste-Croix et ils ont traversé la baie Française pour reconstruire une habitation à Port Royal. Celle-ci, convenable à abriter des colons, leurs vivres et leurs ateliers, a servi de modèle pour la construction de postes de traite un peu partout sur le continent nord-américain aux XVIIème et au XVIIIème siècles. Pendant l’hiver de 1605/6 le scorbut a réclamé douze nouvelles victimes parmi l’équipage.

Champlain's view of the settlement of Port-Royal.
Illustration de Champlain de la colonie de Port-Royal

L’été de 1606 Champlain a travaillé à une ébauche de sa carte de la région et a mené une nouvelle reconnaissance du cap Blanc. L’hiver cette année-là a été plus facile et la colonie en a profité pour améliorer sa situation. La colonie apprend que le roi a révoqué le monopole du sieur De Monts et tous les colons, sauf un gardien, sont rentrés en France l’été même. Pour faire le bilan de ces premières années, les français avaient beaucoup découvert de la géographie de la région ;  ils avaient appris à faire le commerce avec les amérindiens ; et ils avaient démontré que la terre y était fertile et arable.

Au XXème siècle, le Maine et la Nouvelle-Écosse ont célébré les explorations françaises et la colonisation de l’Acadie. Dans le Maine, une partie de l’île du Mont Désert a été désignée terrain fédéral protégé. D’abord nommée Sieur De Monts National Monument, ensuite Lafayette National Park (pour le héro français de la guerre de l’indépendance américaine), elle a fini par être désignée Acadia National Park. Une des montagnes du parc s’appelle Champlain et une des sources porte le nom du sieur de Monts. En Nouvelle-Écosse, l’habitation à Port Royal a été reconstruite en 1930 ; elle fait partie du réseau national canadien des parcs historiques. Acadia National Park et l’Habitation à Port Royal sont importants comme reconnaissance de l’importance du passé colonial de la région.


Champlain's Descr[i]psion des costes - (1607)

La Desri[i]ption des costes – 1607 (ci-dessus) de Champlain est la première carte détaillée de ce qui s’appelle aujourd’hui le golfe du Maine. Sa création a commencé à Port Royal. Elle indique les caps, les baies, les îles, les bancs de sable et les rivières le long de la côte. Elle marque les hauteurs de la terre, ce qui est utile à la navigation, et les principales régions amérindiennes. Champlain s’était fié à des guides amérindiens en explorant la côte et pour mieux s’informer des caractéristiques de l’intérieur. De tous les noms français qu’il a doté la région, il ne reste aujourd’hui que l’île du Mont Désert et l’île au Haut.

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CREDITS:

Editor: Stephen J. Hornsby
Cartographers: Michael J. Hermann, Matthew Cote
Research Assistants: Hans Carlson, Elizabeth Hedler
Translator: Raymond J. Pelletier
Outreach Coordinator: Betsy Arntzen
Photographs: Stephen J. Hornsby, Claude DeGrâce

SOURCES:

  • Acadian population taken from the 2001 Canadian Census. Figures and distribution represent Statistics Canada’s weighted aggregate of those people who entered Acadian as one of their ethnic identities on census form 2B.
  • H.P. Biggar (ed.), The Works of Samuel de Champlain Volume I 1599-1607. Toronto: Champlain Society, 1922.
  • Jean Daigle, Robert LeBlanc, “Acadian Deportation and Return” in Historical Atlas of Canada, Volume I, From the Beginning to 1800, edited by R. Cole Harris, plate 30. Toronto: University of Toronto Press, 1987.
  • C.E. Heidenreich, Explorations and Mapping of Samuel de Champlain, 1601-1632. Toronto: University of Toronto Press, 1976.
  • Robert G. LeBlanc, “The Acadian Migration”, Canadian Geographic Journal; 81, no. 1 (1970): 10-19.

Funded in part by the U.S. Department of Education’s Title VI National Resource Center program.

Produced by the Canadian-American Center Cartography Studio, University of Maine. All rights reserved ©2004