La déportation, la migration et le rétablissement des Acadiens

Population Acadienne 1750

Acadia 1750

L’année 2005 marque le 250ème anniversaire du Grand Dérangement. Événement capital et tragique de l’histoire des Acadiens, la déportation a changé pour toujours la géographie humaine des provinces maritimes du Canada.

Malgré la fondation de Port Royal en 1605, le contrôle français de l’Acadie reste suspect jusqu’en 1632. Le traité de Saint-Germain-en-Laye assure la primauté de la France dans la région. Près de trois cents colons se sont installés dans la région de Port Royal à l’époque. Jouissant d’un taux élevé de natalité et d’un taux bas de mortalité infantile la population de la colonie atteint 500 habitants en 1671, 1 400 en 1707 et à peu près 13 000 en 1750.

À partir de Port Royal, le colonie s’étend autour de la baie Française et vers l’île Saint-Jean (l’Île-du-Prince-Édouard) et vers Pentagoët à l’embouchure de la rivière Penobscot (Maine). La population survivait de l’élevage et de produits agricoles, y compris ceux des terres d’alluvions asséchées. Le traité d’Utrecht en 1713 rend à l’Angleterre une grande partie du territoire acadien ; une région que les Anglais appelleront Nouvelle-Écosse.

view of grand pre

Vue de Grand-Pré et du Bassin Minas. En automne 1755, plus de
2,000 Acadiens ont été déportés de cette région.

A_View_of_the_Plundering_and_Burning_of_the_City_of_Grymross,_by_Thomas_Davies,_1758

Perspective d’un témoin à la destruction de la colonie acadienne à Grymross qui s’appelle de nos jours Gagetown et qui se trouve à cinquante miles en amont de la rivière Saint-Jean.  Le tableau, “Vue du pillage et de la destruction par le feu de la ville de Grimross” est de Thomas Davies, 1758.

Au XVIIIème siècle, la France et l’Angleterre s’occupent à renforcer leurs possessions en Acadie et en Nouvelle-Écosse. La France met en marche la construction d’une énorme forteresse à Louisbourg sur l’île Royale (Cap Breton) et de forts sur l’isthme de Chignectou et sur la côte de la rivière Saint-Jean.

Dans l’intervalle, l’Angleterre renforce Port Royal et lui donne le nom d’Annapolis Royal. En 1749 elle fortifie Halifax et construit le fort Édouard sur la rivière Avon et le Fort Lawrence à Chignectou. La tension entre la France et l’Angleterre dans l’Ohio (à l’ouest des colonies anglaises) mène à la troisième guerre inter-coloniale en 1754. L’année suivante, les troupes anglaises et l’armée coloniale américaine prennent le fort Beauséjour et deviennent maîtres de l’isthme Chignectou. Inquiet de la présence armée d’une population acadienne près de Halifax et conscient du refus des Acadiens de porter serment au roi d’Angleterre, le gouverneur militaire de la Nouvelle-Écosse a décidé de signer l’ordre de leur déportation.

1755-1757

map 1775

1758-1762

map 1758

Le Grand Dérangement a commencé en 1755 et a duré jusqu’en 1778. La première déportation a fait embarquer 7 000 personnes de la région de la baie Française. Suite à la prise de l’île Royale (Cap Breton) et de l’île Saint-Jean (l’île-du-Prince-Édouard) et de l’attaque de la baie des Chaleurs et de la rivière Saint-Jean en 1758, les Acadiens de ces régions ont été déportés. Les Acadiens ayant fuit vers Saint-Pierre et Miquelon ont eux aussi été déportés. Toutes leurs fermes et entreprises ont été brûlées. Un officier britannique arrivant à Port Royal en octobre 1757 a vu “des habitations détruites et des vergers bien plantés de pommiers et de poiriers courbés sous le poids de leurs fruits”.

1763-1767

map 1763

1768-1785

map 1768

Les Acadiens qui ont été déportés ont abouti dans plusieurs endroits : certains dans les colonies anglaises, d’autres en France. Il y en a qui se sont enfuits vers la Nouvelle-France (Québec) tandis que d’autres se sont établis dans la vallée du Haut-Saint-Jean. Plusieurs sont retournés en Nouvelle-Écosse à la fin de la guerre de l’indépendance américaine. Pour un assez grand nombre, la route a mené vers la France, les Antilles, et finalement en Louisiane où ils habitent maintenant les paroisses acadiennes. Ce sont les cajuns de la Louisiane.

saint bernard

Saint-Bernard situé sur la rive ouest de la Nouvelle-Écosse est un village typiquement acadien, dominé par une imposante église catholique.

catholic church

Vue d’une église catholique et de ses édifices, y compris d’une école confessionale à Chéticamp. Construite dans les années 1890 selon les dessins d’un architecte québécois, cette église sert de symbole au rétablissement de la culture acadienne vers la fin du 19ème siècle.

Population Acadienne 2001

map 2001 population

grand pre pic

Le Parc Historique National de Grand-Pré commémore la déportation des Acadiens. La statue est d’Évangéline, l’héroïne de l’illustre poème de Henry Wadsworth Longfellow sur la déportation publié en 1847.

Les Acadiens qui sont revenus en Nouvelle-Écosse en 1780 et 1790 ont trouvé leurs fermes prises par des colons américains et par des loyalistes. Ils se sont rétablis dans de nouvelles régions de la Nouvelle-Écosse, du cap Breton, de l’île-du-Prince-Édouard, de la côte est du Nouveau-Brunswick et de la Gaspésie. Ils ont établi des commerces d’exploitation agricole et forestière, de pêche et de construction navale.

En 2001, le recensement rapporte que 40 000 personnes de descendance acadienne habitent dans les provinces maritimes.  En général, ces villages s’organisent le long d’une rue principale et comprennent des domiciles indigènes et une église catholique imposante. Les centres cultureles de ces villages proclament la culture acadienne. On retrouve aussi grand nombre d’Acadiens dans les centres urbains, surtout à Halifax et à Moncton.


Les Crédits:

Explanatory Maps of Saint Croix & Acadia
Canadian-American Center
University of Maine  154 College Ave  Orono, ME  04473
www.umaine.edu/canam
Credits:
Editor: Stephen J. Hornsby
Cartographers: Michael J. Hermann, Matthew Cote
Research Assistants: Hans Carlson, Elizabeth hedler
Translator: Raymond J. PelletierOutreach Coordinator: Betsy Arntzen
Photographs: Stephen J. Hornsby, Claude DeGrace
Cover image by Ron Garnett, www.airscapes.ca
Sources:
Acadian population taken from the 2001 Canadian Census.  Figures and distribution represented Statistics Canada’s weighted aggregate of those people who entered Acadian as one of their ethnic identities o census from2B.
H.P. Biggar (ed.), The Works of Samuel de Champlain Volume 1 1599-1607. Toronto: Champlain Society, 1922.
Jean Daigle, Robert LeBlanc, “Acadian Deportation and Return” in Historical Atlas of Canada, Volume 1, From the Beginning to 1800, edited by R. Cole Harris, plate 30. Toronto: University of Toronto Press, 1987.
C.E. Heidenreich.  Explorations and Mapping of Samuel de CHamplain, 1601-1632. Toronto: University of Toronto Press, 1976.
Robert G. LeBlanc, “The Acadian Migration”, Canadian Geographic Journal, 81, no. 1 (1970): 10-19.
Funded in part by the U.S. Department of Education’s Title VI National Resource Center program.
Produced by the Canadian-American Center’s Cartography Laboratory with support from the U.S. Department of Education’s Title VI National Resource Center Program and from the Canadian Embassy.  Second Edition printing May 2005. 
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